Les enfants ayant de l’autisme ou un TSA ne veulent pas essayer de nouveaux aliments, ou rendent cela très difficile. Que faire pour apprendre à un enfant à manger de nouveaux aliments ?
Le schéma suivant ne fonctionne qu’avec des enfants ayant développé une capacité d’attention.
Dans chaque cas, il faudra partir de la situation donnée à l’instant présent.
La première chose à laquelle nous allons prêter attention est si votre enfant fait de la résistance quand vous avez l’intention de le nourrir. Cela se manifeste de différentes façons, en fonction du degré de pression exercée par l’adulte sur l’enfant, du plus simple acte d’ignorance du repas jusqu’au réflexe nauséeux.
S’il y a résistance, il faudra passer par 2 étapes intermédiaires :
– un travail de l’adulte sur son attitude personnelle
– le relâchement de l’enfant
Le travail du parent sur son attitude personnelle a pour but d’enlever la pression sur l’enfant. Suivre simplement des consignes sans changer l’attitude à l’intérieur de soi n’est pas possible, car le comportement est la conséquence de ce dernier paramètre. Si l’attitude reste identique et que les actes diffèrent, le parent va manifester un conflit intérieur qui peut déclencher des réactions émotionnelles extrêmes avec, pour conséquence, un comportement incontrôlable.
L’une des premières (mauvaises) attitudes est de considérer la vie de l’enfant comme un prolongement de la vie du parent, non comme une vie séparée, mais comme la sienne à soi : celle du parent.
L’attitude correcte est plutôt celle-ci : mon enfant est un autre univers, et avec l’autisme, un univers éloigné du mien, de mon influence et de mon expérience de ce qui est bon ou mauvais, de ce qui convient ou ne convient pas. Mon enfant a ses propres intérêts, il se moque de ce que je veux de lui ou de ce que j’estime bon pour lui. Il sait lui-même ce qu’il y a de mieux pour lui, il sait ce qu’il veut, même si je pense qu’il se trompe. Je peux faire pression sur lui, l’obliger à faire ce que je fais, mais je vois que l’effet est inverse. Nous avons un conflit d’intérêts. J’ai besoin qu’il mange, et lui non. Alors, je vais devoir chercher patiemment une façon de faire afin que lui-même, par sa propre volonté, s’ouvre à moi et fasse ce que je veux qu’il fasse. Mes outils d’influence sont fortement limités, parce que je ne n’arriverai pas à le faire manger par de simples paroles, par la colère ou en lui montrant à quel point je ne suis pas content(e). Je dois chercher une autre voie, et une tout autre, apparemment.
La conséquence de cette nouvelle attitude, c’est le calme intérieur et extérieur du parent, qui a lieu en l’absence d’incitations pressantes.
Il faut ensuite donner à l’enfant le temps d’oublier d’avoir été sous pression.
À partir de cette feuille blanche, la thérapie d’accoutumance aux nouveaux aliments se présente comme suit.
Au moment de la prise du repas, le nouvel aliment doit se trouver à distance, à environ 1,5 – 2 mètres de l’enfant. Il reste là jusqu’à ce que l’enfant quitte sa place.
Le repas suivant, on répète la même chose, et pareil les 3 jours suivants. Dans certains cas, il faudra plus de temps. On continue jusqu’à ce que l’habitude soit prise et que plus aucune réaction de résistance n’ait lieu.
Le troisième jour, la distance entre l’aliment et l’enfant est raccourcie à 1 mètre. L’aliment reste à cette distance à chaque repas pendant 3 jours. Les enfants que l’on a déjà tenté de nourrir comprendront tout de suite que vous leur creusez une tranchée. C’est pourquoi, puisqu’il a compris le but de votre stratégie, l’aliment doit de nouveau s’éloigner à 1,5 – 2 mètres. Cela éveille l’attention sur le produit, il peut le regarder de manière inhabituellement longue. À ce moment, il est important de ne pas se hâter, de ne rien dire, de ne pas rapprocher l’aliment près de l’enfant. L’enfant n’est pas encore prêt au contact avec le produit. 3 jours plus tard, on continuera de raccourcir graduellement la distance.
Si l’enfant est resté indifférent à la réduction de distance entre l’aliment et lui, après 3 jours on raccourcit la distance à 50 cm. Et cela pendant 3 jours. On continue jusqu’à ce que l’enfant ressente tranquillement la présence de l’aliment dans sa zone de confort (7 à 20 cm).
Il est très important de s’abstenir de tout commentaire sur ce que vous faites. Le mieux est généralement de se taire. Un commentaire quelconque de la part d’un adulte sur ce qui se passe peut provoquer chez l’enfant le sentiment d’être sous pression et par conséquence une réaction de rejet.
Durant 3 jours, lorsque l’aliment se trouve dans la zone intime de l’enfant, il est indispensable que l’adulte consomme le même aliment. L’enfant doit voir que vous le mangez, qu’on peut le mettre dans la bouche et le mâcher, et puisque vous l’avez mangé, il n’y a rien de spécial. « Rien de spécial » signifie que l’image stimulante, perçue par l’enfant sur l’adulte, n’a pas changé ou a changé pour le mieux (si vous parvenez à déchiffrer ses projections). Il n’a pas entendu de « mange encore ça », « et mange un peu ça aussi », « un tout petit peu ». Aucun aliment supplémentaire n’est apparu et aucun adulte n’est chagriné, etc.
Voilà. Maintenant, on retire l’aliment du champ de vue. Il ne doit apparaître en aucune façon et nulle part. Après une dizaine de jours maximum on replace l’aliment dans le champ de vision de l’enfant, en continuant de le manger soi-même et en attendant que l’enfant le prenne LUI-MÊME dans ses mains. Essayez de ne pas le prier de goûter ou d’attirer son attention. On attend que l’enfant veuille le prendre, et s’il le prend, il goûtera. Si l’aliment ne s’est pas révélé déplaisant, que l’adulte n’a pas exercé de pression du type « vas-y, mange », « lèche-le un peu », « que c’est bon ! », alors avec une grande probabilité l’enfant s’habituera petit à petit à le manger. Si le goût de l’aliment lui est désagréable, cela va exiger plus de temps. Le rejet complet de l’aliment après l’application de cette thérapie est extrêmement rare.
Ce schéma est commun à tous les enfants ayant peu de motivation à élargir leur régime alimentaire.
Olga Kaounova
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