L’adolescence peut se révéler complexe pour la famille. Les parents doivent donc être préparés psychologiquement à aborder cette période délicate de la vie et consolider les relations affectives.
1. Quand commence l’adolescence ?
L’adolescence débute vers 11-12 ans et s’achève vers 16-17 ans.
2. Quelle est la particularité de l’adolescence ?
A cet âge, l’adolescent veut se comporter en adulte mais il n’a pas encore pleine conscience de l’implication de ses actes. Il a parfois du mal à gérer ses émotions et commet des actes sans en envisager les conséquences. Il éprouve parfois des conflits intérieurs vis-à-vis de sa volonté personnelle et des conventions familiales et sociales. L’adolescent peut se rebeller contre les règles établies par ses parents, se renfermer sur lui-même voire être agressif.
Il peut alors se sentir mal dans sa peau et ne pourrait pas savoir comment réagir. L’adolescent peut devenir vulnérable et susceptible, même s’il ne le montre pas. Il n’est plus un enfant mais pas encore un adulte. L’adolescent cherche sa place dans la vie, essaie de trouver des repères et des idoles à imiter. Il se demande quel comportement adopter afin d’être bien dans sa peau.
A cet âge, le système nerveux de l’adolescent évolue et des changements hormonaux surviennent. Tous ces phénomènes physiologiques peuvent influer sur son humeur et sa santé.
3. Quelle attitude adopter face à un adolescent difficile ?
Souvent les parents ne savent pas comment réagir face au comportement impulsif et imprévisible de l’adolescent tout en gardant la situation sous contrôle. Les reproches, les menaces ou le chantage se révèlent peu efficaces. Cela peut contrarier l’adolescent et provoquer une résistance de sa part. Ses parents ne seront plus crédibles à ses yeux. Il les percevra alors comme des ennemis et ressentira le besoin de contester leurs idéaux.
l’adolescent attend en fait autre chose de ses parents. Il veut qu’ils le comprennent, l’aiment et soient des amis tout en restant attentifs à sa vie mais sans être importuns. L’adolescent souhaite une plus grande liberté et aussi qu’on respecte son jardin secret.
Le conflit parents-adolescents peut être résolu grâce à un dialogue constructif, beaucoup de patience et de la souplesse. Le premier pas vers la réconciliation devrait idéalement être fait par les parents car l’adolescent pourrait ne pas être en mesure de franchir cette étape.
Durant l’adolescence, l’autorité des parents diminue. L’adolescent quant à lui privilégie les relations avec les gens de son âge. Il s’intéresse aussi aux personnes du sexe opposé. Il se détourne de ceux qui lui ont donné la vie, ont pris soin de lui et tolèrent son comportement difficile.
1) Soyez patients et compréhensifs face à son attitude. Ne le jugez pas et restez les personnes à qui il peut faire confiance et qu’il aimera quoi qu’il arrive. Devenez ceux qui lui serviront d’exemple.
2) Donnez-lui la liberté de choix, mais expliquez lui que cette liberté implique la responsabilité de ses actes. Vous ne serez pas toujours à ses côtés.
3) Intéressez-vous à sa vie, ne critiquez pas systématiquement ses actes et ne lui faites surtout pas la morale. Contentez-vous d’exprimer votre opinion et dites-lui : «As-tu bien réfléchi avant de faire cela ? », «As-tu pensé à ta sécurité en allant là-bas ? Je me fais du souci pour toi», «Sois honnête avec moi. Tu peux tout me dire, je ne te jugerai pas», «Comment puis-je t’aider ? Tu peux compter sur moi à n’importe quel moment», «Te sens-tu prêt pour tes examens ? N’oublie pas que ce dimanche est une journée importante pour la famille ? ».
4) Expliquez-lui toujours la raison d’un refus ou d’une punition afin qu’il en comprenne le sens.
Donnez-lui le droit d’exprimer ses opinions et l’opportunité de changer d’avis. Vous lui apprendrez ainsi à résoudre les conflits sans agressivité.
5) Posez-lui des questions : «Pourquoi es-tu fâché ? », «Qu’est ce qui ne va pas ? », «Pourquoi réagis-tu ainsi ? », «Que dois-je faire pour que tu m’écoutes ? ».
6) Réagissez à ses actes : «Je te sens contrarié. Reparlons-en plus tard au calme afin de résoudre ce problème ! »
7) Établissez une relation de confiance. Dites-lui par exemple : «Je t’aime», «Je te comprends», «Je te crois», «Tu es déjà grand, je peux te faire confiance et compter sur toi ! ».
Expliquez-lui que s’il tient parole et répond à vos attentes, vous le croirez et n’imposerez pas votre point de vue ou des limites. Une coopération sereine et un compromis raisonnable peuvent toujours être trouvés.
La confiance des proches est essentielle pour l’adolescent. Il remuera ciel et terre pour prouver qu’il la mérite. S’il est sûr qu’on croit en lui, il ne trahira pas cette confiance parce qu’elle est précieuse à ses yeux. Il tiendra sa promesse si les adultes le respecte et l’estime. C’est cette confiance qui le mènera à la maturité.
Si les parents se montrent patients et compréhensifs, l’adolescent leur confiera plus volontiers ses secrets quand il hésitera et comprendra qu’il manque encore d’expérience. Il se tournera alors vers la personne qui ne le jugera pas. Si les parents adoptent ce comportement, l’adolescent leur demandera spontanément conseil.
Olga Kaounova
Psychologue